Les travaux de l’avenue devraient commencer en septembre. Le projet, qui prévoit uniquement la réfection du bitume et la mise en conformité de deux arrêts de bus, ne convainc pas tout le monde.
Deux habitants du quartier de Conleau-Cliscouët. | OUEST-FRANCE
« L’avenue du Maréchal-Juin est un axe majeur qui doit supporter les riverains du quartier, ce qui représente 4 000 personnes, ainsi que les visiteurs et touristes : cela génère beaucoup de circulation », lance Alain Rivat, habitant et président de l’association de quartier Conleau-Cliscouët.
Lors du conseil municipal du 19 avril, un budget de 755 000 € a été voté pour l’entretien de cette avenue de Vannes. Les travaux de réfection du bitume et la mise en conformité de deux arrêts de bus sur cet axe dureront de septembre à décembre 2021. « C‘est un projet qui existe depuis 2019, sur lequel est venue se greffer la réfection des canalisations d‘eau sur ce tronçon, voulue par Golfe du Morbihan-Vannes agglomération », précise François Ars, adjoint en charge des espaces publics et des mobilités urbaines.
Des idées hors budget
Le projet ne convainc pas vraiment l’association. « On n’a pas été associés, regrette Alain Rivat. On l‘a appris en conseil municipal : c’est un peu brutal. Ils ont prévu d‘informer les gens des travaux, mais ils ne sont pas dans la discussion.»
« En temps normal, on aurait fait une réunion de concertation avec des riverains, se défend François Ars. Mais avec l’année de pandémie et l‘interdiction des réunions publiques, on s’est retrouvés coincés. » Le 22 juin, il rencontrera le conseil de quartier du secteur, lors d’une réunion.
Outre l’absence de concertation, l’association critique le manque de réflexion à long terme sur le devenir de l’avenue du Maréchal-Juin. « On est très contents qu’il y ait des travaux dans la rue. Mais on ne veut surtout pas la refaire à l‘identique », pointe Alain Rivat. Plutôt qu’un simple réaménagement, le retraité souhaite, par exemple, que les lignes électriques soient enfouies. « Une dame en fauteuil roulant doit circuler sur la route, car il y a plein de poteaux sur les trottoirs. Ces travaux étaient l’occasion de mettre tout ça à plat », assure-t-il.
Une avenue dangereuse à vélo
Une idée que François Ars écarte tout de suite : « Ce qu’ils souhaiteraient, ce ne sont pas des travaux d’entretien de la voirie, mais carrément une requalification complète de cette rue, du giratoire du Raquer au square de Conleau. C‘est un projet qui serait beaucoup plus long à mettre en œuvre. L’enfouissement du réseau demanderait six mois de travaux préalables et a minima 350 000 € supplémentaires. » Des coûts qui exploseraient le budget limité de la municipalité dans le domaine, qui s’élève à près d’un million d’euros pour toute la voirie de la ville, soit 260 kilomètres.
L’association de quartier aimerait également que l’avenue soit adaptée aux déplacements doux. « Aujourd’hui, les cyclistes ont peur en empruntant cette rue », assure Alain Rivat. Pour pallier ce défaut de sécurité, l’association souhaiterait qu’elle devienne un chaucidou, une chaussée avec une voie centrale pour les voitures et des pistes cyclables de chaque côté.
Un point à propos duquel l’adjoint se montre ouvert. « Je regarde attentivement ce qu‘il est possible de faire, affirme-t-il. Dans un second temps, il y aura la requalification complète du square de Conleau. Vannes Golfe Habitat nous propose un espace pour faire une piste cyclable, ce qui pourrait être poursuivi sur la rue. » Mais François Ars prévient : « Rien ne peut se faire sans concertation, car il faudra abattre quelques arbres et supprimer tous les stationnements le long de la rue, ce qui pose d’autres problèmes. »
Ce mercredi, l’association Conleau-Cliscouët organise une réunion publique à la Maison de Quartier, à 20 h 15, pour « recueillir les avis, les propositions contradictoires et faire une synthèse avant de rencontrer la mairie pour voir comment faire au mieux, avec des contraintes budgétaires et techniques », résume Alain Rivat.
Ce mercredi 9, réunion publique à la Maison de Quartier de Conleau, à 20 h 15,
Ouest-France – Publié le 9 juin 2021 à 9h 30 – Cyrill ROY.